Agés de 1.100 à 2.500 ans et tutoyant le ciel, les baobabs et leur tronc massif couronné de branches aux allures de racines, sont une des silhouettes les plus emblématiques des savanes arides, repérables à des kilomètres à la ronde.
Le super-aliment que les industriels s'arrachent
Mais saviez-vous que son fruit est considéré comme un « super-aliment », aussi délicieux que nourrissant et possédant par ailleurs des vertus thérapeutiques ?
En effet, les « pains de singe » (leur goût acidulé est très apprécié par ces primates ) récoltés sur les « arbres pharmaciens » comme les appellent les locaux, sont désormais aussi réduits en poudre ou en huile qui s’arrachent dans le monde entier. En effet, on retrouve dans la poudre de baobab, reine des antioxydants, jusqu'à six fois plus de vitamines qu'une orange, deux fois plus de potassium qu'une banane et jusqu'à deux fois plus de calcium que le lait. On en ajoute par pincées entières dans les smoothies, les jus ou les sauces. On peut aussi l'intégrer dans les recettes pour faire des desserts et pâtisseries mais aussi pour faire des plats salés! Il est même aussi possible de s'en enduire sur le corps pour soigner des maladies de peau comme l’eczéma.
Ainsi, de 50 tonnes en 2013, les exportations annuelles de poudre sont passées à 450 tonnes en 2017, selon l’African Baobab Alliance, qui réunit producteurs et vendeurs du continent.
Le baobab, un géant menacé
Si comme toujours des industriels mercantiles ont pu flairer la bonne affaire, de plus en plus d’acteurs sur place ne se contentent pas de racheter les fruits ramassés par les glaneurs locaux: pour leur assurer un revenu durable, ils en font des « gardiens de baobab ». En prenant soin des arbres, ils en sont récompensés. Dès que l’arbre grandit d’un centimètre, ils perçoivent un peu d’argent et sont payés ainsi jusqu’à ce que l’arbre atteigne 3 m de hauteur, ce qui garantit qu’il vivra ensuite pendant un millier d’années. La moisson du baobab requiert une patience de bénédictin: il faut parfois attendre deux cents ans avant qu’il ne produise ses premiers fruits. Un arrosage régulier peut toutefois réduire cette période de gestation à trente ans.
Les baobabs, pourtant synonymes de richesse culturelle, sont aussi menacés de disparaître au détriment de l'agriculture, alors qu'ils pourraient être exploités. Certains locaux ont, une nouvelle fois, pris la situation entre leurs mains. C'est notamment le cas de Binta, qui s'est lancée dans l'aventure BALENTI, une jeune société engagée proposant la poudre du fruit du baobab, exploitée par des coopératives de femmes en Guinée-Bissau.